Symptômes et pathologies

SSPT – Syndrome de Stress Post-Traumatique

NEUROFEEDBACK THERAPEUTIQUE ANNECY

« Pour la plupart des gens, le souvenir d’un évènement pénible finit par s’effacer ou se change en trace bénigne. Une personne victime de SSPT est incapable de faire de son passé de l’histoire ancienne »

Bessel van der kolk

Le stress est un mécanisme de protection ; un ensemble de réactions que l’organisme met en place pour faire face à une menace potentielle ou réelle. Le stress aigu est mobilisateur mais lorsqu’il devient chronique, l’organisme s’épuise. Nous allons ici parler d’un stress lié à un évènement traumatisant et qui engendre, de par son intensité, une dérégulation de tout le système d’alerte de l’organisme.


Le but du neurofeedback thérapeutique dans le contexte d’un stress post traumatique :


Apprendre au cerveau à revenir pleinement dans le présent, calmer et stabiliser les symptômes, puis travailler en douceur sur la source même du traumatisme et sur sa mémorisation.


Comprendre le syndrome de stress post traumatique

1- Définition

Selon l’INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale), le syndrome de stress post traumatique (SSPT ou ESPT – état de stress post traumatique) est un trouble psychiatrique survenant après un évènement traumatisant. Il se traduit par une souffrance morale et des complications physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle.

2- Caractéristiques

EVENEMENT IMPREVISIBLE

SENTIMENT D’IMPUISSANCE

STRESS EXTREME

C’est l’association d’un évènement IMPREVISIBLE, vécu avec un SENTIMENT D’IMPUISSANCE (sensation d’être pris au piège ou immobilisé) et source de STRESS EXTREME, qui conduit au syndrome de stress post traumatique (quand les perturbations durent depuis plus d’un mois ; au-delà de 3 mois, le SSPT devient chronique).

L’intensité de l’évènement est telle qu’elle en impacte le processus normal de mémorisation.

3- Causes et symptômes

Les causes peuvent être multiples :

  • Menace – sensation de mort imminente
  • Violences physiques, sexuelles ou émotionnelles
  • Accident (route, sport, suicide…)
  • Agression, cambriolage, harcèlement
  • Annonce d’une mort violente, inattendue, évènement grave concernant un proche
  • Catastrophe naturelle
  • Expositions traumatiques dans le cadre de l’exercice professionnel (soldat, pompier, policier, soignants …)

Les symptômes que l’on retrouve fréquemment dans un syndrome de stress post traumatique peuvent être classés en 3 catégories :

Symptômes d’intrusion : quand il y a incapacité à empêcher le retour du souvenir de l’évènement en mémoire

  • Flash-back
  • Cauchemars
  • Reviviscences

Symptômes d’évitement : ce sont toutes les actions mises en place dans le but d’éviter tous stimuli qui pourraient réveiller le « souvenir du traumatisme »

  • Permet un fonctionnement sur le court terme mais finit par renforcer l’empreinte du traumatisme.

Symptômes d’hyperstimulation : en lien avec une hyper nervosité.

  • Hypervigilance
  • Troubles du sommeil (insomnies – difficultés d’endormissement…)
  • Difficultés de concentration
  • Comportement agressif, violent, irritabilité…

Au-delà de ces 3 grandes catégories, le traumatisme peut se cacher derrière de nombreux autres symptômes tels que :

  • Addiction
  • Dépression, anxiété
  • Troubles physiques : migraines, hypertension artérielle, douleurs chroniques etc.
  • Troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie etc.)
  • Fatigue chronique

L’accumulation de plusieurs symptômes, leur intensité, leur ancienneté, peuvent donc faire évoquer la possibilité d’un SSPT – mais il convient de voir au-delà du symptôme ; il est essentiel que la prise en charge soit globale (physique, émotionnelle, comportementale).

4- Mémorisation de l’évènement traumatique.

En temps normal, les souvenirs sont enregistrés au niveau de l’hippocampe, (en vert sur le schéma ci dessous) structure cérébrale très importante, jouant un rôle prépondérant dans les processus de mémorisation et d’apprentissage.

L’hippocampe permet une analyse rationnelle et la construction d’un souvenir épisodique (= souvenir tenant compte du contexte spatial et temporel).

Amygdales et Hippocampe

L’amygdale, (en rouge sur le schéma ci dessus) structure proche de l’hippocampe, intervient dans la gestion de nos émotions et plus particulièrement dans nos réactions de peurs et d’anxiété. Elle détermine si un son, une image, une perception constitue une menace et nous permet de réagir extrêmement rapidement.

Dans le cas d’un stress post traumatique, l’hippocampe est inhibé par les amygdales qui deviennent hyperactives.

  • Il n’y a pas de mise à distance du souvenir.
  • Pas d’analyse rationnelle.

Le « souvenir » reste présent, les émotions associées également et le traumatisme peut etre réactivé ou revécu par tout stimulus rappelant l’événement traumatique (bruit, odeur, sensation, etc.).

Il peut exister également une autre forme de réaction : l’esprit ignore les messages d’alerte du cerveau émotionnel, la personne est dans une forme de déni. Il n’y a pas de « sur réaction » visible mais en interne, les hormones de stress continuent d’affluer.

5- Conséquences biologiques

Lorsque l’organisme entre en état d’alerte, une cascade hormonale se met en place avec la libération en bout de chaine d’adrénaline et de cortisol.

ADRENALINE

CORTISOL

  • Augmentation rythme cardiaque et respiratoire
  • Augmentation tension artérielle
  • Mobilisation de tout l’organisme pour affronter le danger
  • Mobilisation des réserves énergétiques
  • Stimulation du système cardio vasculaire
  • Inhibition des systèmes non essentiels (digestif, reproducteur…)

ACTION IMMEDIATE

ACTION PROLONGEE

En temps normal, ces hormones sont essentielles car elles permettent une mobilisation du corps dans son ensemble afin de fournir une réaction très rapide.

Mais le système doit pouvoir revenir rapidement à un état d’équilibre ; ce sont ces mêmes hormones qui dans un second temps agissent en retour au niveau du cerveau (phénomène de rétro contrôle) pour « éteindre » les réponses de stress mises en place et permettre un retour à l’équilibre de notre organisme.

Elles permettent également le processus de mémorisation, important pour éviter ou répondre de façon optimale en cas de ré exposition au facteur stressant.

Dans un contexte de SSPT, ces hormones sont produites en excès et en continu, malgré la disparition du danger ; cette hypersécrétion devient toxique pour le cerveau et les autres systèmes.

La trace mnésique est tellement forte qu’elle entraine flash-backs, cauchemars, hypervigilance…

  • A court terme, cette élévation hormonale chronique provoque irritabilité, problèmes d’attention, de mémoire, troubles du sommeil.
  • A long terme, cela contribue à de nombreux problèmes de santé en fonction des vulnérabilités de chacun.

L’imagerie cérébrale a mis en lumière le fait que longtemps après le choc initial, lors d’un flash-back par exemple, le corps revit la peur, la rage, l’envie de lutter ou de fuir ; différentes zones cérébrales se réactivent comme si l’épisode traumatique était en train de se produire pour la première fois.

Le traumatisme crée donc de vraies altérations cérébrales ; C’est tout le système d’alerte de l’organisme qui se voit perturbé.


ACTION DU NEUROFEEDBACK THERAPEUTIQUE CYGNET

Le neurofeedback agit progressivement à différents niveaux :

  • Apaisement des symptômes physiques, émotionnels, cognitifs et comportementaux grâce aux feedbacks et au travail sur les très basses fréquences cérébrales.

Sur la base du questionnaire d’évaluation de symptômes que vous aurez rempli pour le 1er rendez vous, je vais placer de petits capteurs sur votre cuir chevelu, spécifiquement sur les zones en lien avec vos symptômes.

Lors de chaque séance, ces électrodes permettent l’enregistrement en direct de votre activité électrique cérébrale (électroencéphalogramme localisé). Cette activité est ensuite traduite instantanément par le logiciel Cygnet, en informations:

  • Visuelles : les couleurs et l’image, sur l’écran que vous regardez, se modifient.
  • Auditives : le son dans votre casque varie.
  • Tactiles : la vibration du coussin se modifie dans son rythme, son amplitude etc.

Votre cerveau est ainsi informé de chaque « anomalie électrique » (déficit ou excès de certaines ondes cérébrales, amplitude aberrante, hyperexcitabilité etc.) instantanément.

 C’est ce triple retour d’information, consécutif à la détection d’une « anomalie », qui permet au cerveau de s’autocorriger et d’évoluer vers un fonctionnement plus stable, plus calme et plus flexible.

  • Réactivation des structures cérébrales dont la personne a été privée pendant le traumatisme. On observe régulièrement :
  • Une diminution forte d’activité dans une aire associée au langage, ce qui empêche certaines personnes traumatisées de s’exprimer au sujet de leurs émotions, de leurs pensées ou de leur vécu.
  • Une diminution de la capacité d’imagination.
  • Une dérégulation des fonctions de différentes zones cérébrales.

De manière schématique, le cerveau droit (plus émotionnel) s’hyperactive et le cerveau gauche (compréhension, logique, mise en mots) se désactive ;

Les séances permettent de calmer le centre de la peur et en parallèle de ré augmenter le fonctionnement exécutif (raisonnement) du cerveau. Mais l’action du neurofeedback va au-delà.

Au fur et à mesure des séances, le cerveau apprend à fonctionner de manière plus stable, plus calme et revient à une meilleure auto-régulation physiologique. Les symptômes s’apaisent de plus en plus durablement.


Il est alors possible d’accéder à des séances plus spécifiques :

L’entrainement en SYNCHRONIE

Ces séances favorisent le bien être et la résilience, c’est à dire la capacité d’une personne à surmonter ses traumatismes.

Elles sont un entrainement très profond dans la relaxation et permettent l’harmonisation et la mise en synchronie de 2 zones cérébrales.

Elles sont une préparation aux séances Alpha-Thêta.

L’entrainement en ALPHA-THETA

Ces séances visent la résolution traumatique avec un travail en douceur sur la source du traumatisme.

Le procédé d’entrainement Alpha-Thêta permet un relâchement du contrôle cortical conscient et donc un accès, en toute sécurité, consciemment ou non, aux souvenirs émotionnels ;

Tous les souvenirs traumatiques ne remonteront pas forcément à la conscience de la personne, mais le travail se fera malgré tout.

Les mémoires traumatiques vont être retraitées dans un état de profonde relaxation, et donc dépouillées de leur charge émotionnelle. Ces mémoires seront dès lors stockées dans la mémoire à long terme, d’où elles pourront être rappelées sans l’état émotionnel troublé qui les accompagnait.


La prise en charge d’un syndrome de stress post traumatique est complexe et peut faire l’objet de différentes thérapies, pouvant être complémentaires.

Au-delà de la prise en charge classique (psychothérapie et pharmacologie), certaines techniques thérapeutiques visent à « réactiver le traumatisme » dans le but de désensibiliser la personne de son passé. Le neurofeedback thérapeutique agit encore différemment;

Au delà de l’apaisement des symptômes, il permet à la personne traumatisée de revenir pleinement dans le présent, en sécurité, « d’archiver » correctement cette mémoire traumatique pour pouvoir s’ouvrir à de nouvelles possibilités.

Pour aller plus loin:

  • « Le corps n’oublie rien » Le cerveau, l’esprit, le corps dans la guérison du traumatisme – Bessel Van der Kolk
  • « Restoring the brain » – Hanno W. Kirk

A (re)lire :